samedi 26 juillet 2014

"Jeux de rôles" un générique qui ne concerne pas que l'hôpital !



Ils en ont rêvé depuis longtemps et aujourd’hui ils sont dans  leur hôpital qui ne les fait plus fantasmer, mais ils en tirent simplement ce qu’ils peuvent !
«… La mortalité hospitalière pour erreur médicale dépasse la mortalité cumulée pour accident de la circulation et cancer du sein.
Un poids moral, politique et médical
Autrefois fleuron de notre système de santé et icône de notre pacte social, l'hôpital public s'est enfoncé au cours des années dans une situation de crise profonde. Avant d'aborder les erreurs des politiques publiques qui ont conduit à cette situation, précisons l'enracinement profond de l'hôpital dans notre société, d'autant plus solide qu'il s'enfonce dans le socle de valeurs morales, politiques et médicales. L'hôpital s'impose comme un lieu de passage obligé aux deux extrémités de la vie et est considéré à la fois comme un refuge providentiel et le lieu de tous les dangers… » Extrait de l’article de Frédéric Bizard « Le déclin hospitalier français » Publication 20 avril 2014 |Le Huffington Post.
Je ne prétends pas connaître tous les secteurs de cette grande usine qu’est Monod, l’hôpital que je fréquente, ou tout le monde besogne dans son coin, mais ou œuvrent, quelques astucieux qui dans le dénuement général parviennent malgré tout à prospérer gentiment. C’est la rumeur dominante, mais c’est une autre histoire ?
Dans le cadre de Monod j’ai vécu quelques expériences que je ne juge pas enrichissantes mais qui m’ont ouvert les yeux sur un univers qui ne mettait pas familier.
 Mon parcours a débuté à l’ancienne  dialyse de l’hôpital Jacques Monod, qui fonctionnait dans un local assez vaste, pourvu de quelques fenêtres à l’horizon limité à quelques mètres, par le mur d’un autre bâtiment implanté là, par un architecte ivre ou un génial besogneux gérant son budget au mieux ? Ce lieu désuet  ne manquait point de charme, propret et ripoliné de belle manière et je me souviens encore, avec un peu d’émotion,  que c’est dans la salle la plus borgne l’on a pratiqué, sur ma personne, une chirurgie d’urgence qualifiée « de brousse » pour pouvoir faire rentrer dans ma vie, des robots, qui depuis ne l’ont point quittée. Dans ce premier local qui avait sûrement connu son heure de gloire régnait une climatisation ingouvernable, qui dispensait généreusement un air glacé !
Enfin, le grand jour arriva, nous étions admis dans l’antre de la nouvelle dialyse et dés l’entrée, une vision emplit ma tête, celle du mouroir de l’hôpital de Cahors ou, après la libération de ma ville, je rendis visite à un pauvre vieux, qui finissait sa vie là dans des conditions pas très reluisantes. Je dois dire que mon impression première de la nouvelle dialyse avec la superposition des deux clichés, fut à la fois désastreuse et indélébile. Dés que mes convoyeurs me firent pénétrer dans cette grande salle vierge de toute fenêtre c’est cette vision ancienne qui s’imposa dans ma tête, seules les sœurs et leurs grandes cornettes manquaient dans ce tableau ou tout se mélangeait. Et aujourd’hui encore j’ai une décharge désagréable qui parcourt ma colonne vertébrale, le temps que mon brancard me livre au dernier lit, au fond au cette antichambre de la mort ! Une réalité que l’on ne peut pas nier !
Dans la gamme des péripéties que j’ai vécues en ce lieu il en est une dont je porte toujours un appareil inutile dans ma poitrine. L’affaire a été initiée alors que je réalisais des chutes à répétition. Il faut explorer car le cœur, peut-être responsable, a dit un grand homme du sérail qui m’adressa à son confrère spécialiste du cœur. Ce fut une consœur de mon toubib qui me reçut dans un local très peu fonctionnel qui attestait de son grand âge, bas de plafond mais comme la dame était avenante cela atténua la mauvaise impression. De toute évidence la dame était perplexe, je fus branché a différents appareils capables d’aider ce toubib à échafauder un plan efficace pour ma survie. Au bout d’un moment la dame qui avait disparue dans un cagibi voisin réapparue, une boîte à la main l’air triomphant. Elle m’expliquât qu’elle allait placer dans ma poitrine un petit appareil qui associé à un boîtier externe lui permettrait d’être renseignée sur toutes les facéties inventées par mon pauvre cœur. Cela ne traîna pas, une incision fut pratiquée, l’appareil de la taille d’une clé USB fut glissé dans la fente et dans la foulée je fus recousu ! La suite de mon histoire, vécue en direct est très éclairante, lors de ma chute suivante, je plaçais le boîtier sur l’appareil dans ma poitrine afin de recueillir les précieux renseignements, puis j’alertais le service  au numéro qui m’avait été communiqué et pris rendez-vous en cardiologie. Le jour J à l’heure H je me suis présenté mais la secrétaire ne retrouvait pas la trace du toubib, que l’on localisa finalement malade et à son domicile. Un nouvel rendez-vous fut pris et fut même honorée, mais le résultat de ne fut pas à la hauteur de l’espérance et le toubib semblait à la dérive car la machine semblait dire que mon cœur n’était pour rien dans mes mésaventures. Pas d’autres contrôles effectués jusqu’à ce jour. A ma question : Que fait-on de l’appareil implanté ? La réponse limpide tomba,  « Il est préférable que vous le gardiez car les maladies microsomiales sont à l’affût dans le secteur. »
L’appareil est toujours, au chaud, dans ma poitrine, oublié de tous et il paraît vraisemblable qu’il transite avec moi par le crématorium…
A bientôt pour un nouvel épisode de mon riche parcours hospitalier !