lundi 28 janvier 2008

Le colosse et le nain...

...ou le grain de sable dans la mécanique ?

"...La Société générale va-t-elle connaitre le destin de la Barings, cette banque britannique ruinée par son courtier Nick Leeson en 1995? «Ça n’a rien à voir», a répondu son PDG Daniel Bouton lors d’une conférence de presse ce jeudi..."

Le PDG qui avait qualifié jeudi son trader de "terroriste", assure toujours qu'il était le seul responsable.

Le fait que la direction ait attendu mardi ou mercredi pour informer les autorités politiques de l'affaire, et jeudi pour porter plainte, alimente les soupçons.

Le Premier ministre François Fillon a demandé un rapport à la ministre de l'Economie Christine Lagarde. Le président Sarkozy, en visite en Inde, a mis en cause le fonctionnement du système bancaire et ses activités spéculatives. A Davos personne n'a voulu commenter l'accident!

C'est tout de même une affaire époustouflante et il n'est pas facile de gober les informations officielles qui nous sont servies avec parcimonie et un retard certain par une Société Générale dans la tourmente.

Il semble bien que ses dirigeants aient pris le temps de tricoter une belle histoire de voyou avant d'en parler à l’extérieur. Le but semble évident, il fallait rassurer les clients ! Leur expliquer qu'une perte de 4,9 milliards d'euros ne risquait pas de mettre en péril leurs dépôts! Le PDG pense que ses clients doivent, sans doute, être capable de comprendre que "Si on peut faire des profits en quelques heures, on peut faire des pertes gigantesques en quelques heures aussi." C'est ce risque que doivent accepter les banquiers, mais heureusement pas tous et surtout pas les clients !

L'affaire suit son court, le trader responsable, désigné par la Société Générale, est toujours en garde à vue! Alors clients vous pouvez dormir sur vos deux oreilles car rien de bien plus grave ne peut vous arriver? Mais est-ce tout à fait certain?

Mais je ne peux pas m'empêcher de penser à tous ces petits et moyens clients de la"SG" qui à un moment de leur vie ont du se traîner devant un fondé de pouvoir pour obtenir un arrangement salvateur, rarement accordé. Cela donne tout de même matière à réflexion et ce n'est pas une nouvelle campagne publicitaire du type "votre argent nous intéresse" qui effacera cet incident majeur!

L'affaire progresse et nous devons attendre le dénouement mais aurons nous droit à la stricte vérité? Difficile de l'affirmer tant les enjeux sont importants!

En guise de conclusion provisoire je me rallie aux propos qui suivent et qui émanent de spécialistes beaucoup plus pointus que moi:

"...La Société Générale, qui accuse Jérôme Kerviel d'être l'auteur d'une fraude qui lui a coûté 4,9 milliards d'euros, maintient depuis la révélation du scandale, jeudi, la thèse du "trader isolé".

Mais les avocats de M. Kerviel ont contre-attaqué dimanche, assurant que le jeune homme n'avait "commis aucune malhonnêteté, (n'avait) pas détourné un seul centime, (ni) profité d'aucune manière des biens de la banque".

Ils ont en outre accusé la Société Générale de vouloir "élever un écran de fumée" pour détourner l'attention du public de "pertes beaucoup plus substantielles", et d'avoir provoqué elle-même des pertes de près de 4,5 milliards d'euros en liquidant des positions "qui auraient pu se redresser avec le temps"...

Attendons de voir plus précisément comment un simple humain équipé des neurones basiques peut se jouer d'une grande machine si bien protégée ?