jeudi 21 octobre 2010

Travailleurs et Nicolas III : le divorce semble consommé ?


« Au mois de janvier 2010, tout semblait joué : la lobotomie médiatico-politique du « travailler toujours plus » était en marche pour faire entrer dans les têtes que vivre plus longtemps devait se traduire par rester au travail. Neuf mois après, l’entreprise de bourrage de crâne a échoué : 70 % de la population juge injuste la réforme. Tous les arguments du patronat et du gouvernement ont été démontés et tous leurs non-dits ont été mis au grand jour. Il faut cependant aller plus loin encore. »C’est Jean-Marie Harribe qui l’affirme. Cet économiste membre du CS, livre sa pensée dans le numéro 32 de La Lettre du Conseil scientifique d’Attac-France

Et voila que le si sérieux Wall Street Journal se révèle être un journal subversif puisqu’il déclare à propos des nouveau bonus : « Le capitalisme nuit gravement ! »
Donc le Wall Street Journal nous l’annonce le 11 octobre 2010, que ce sont 144 milliards de dollars, en augmentation de 4 % par rapport à 2009, qui seront payés cette année en "rémunérations variables" aux quelques "happy few", en français les propriétaires du capital et leurs affidés ! Le sujet est également abordé dans un article de Libération du 13 octobre 2010.

Au delà de l’aspect scandaleusement immoral du versement de ces sommes (elles sont équivalentes à près de 20 % des "richesses" produites par les quelque 900 millions d’êtres humains de l’Afrique subsaharienne), il faut dénoncer, à nouveau, le rôle que jouent de tels montants dans la spéculation internationale et, dès lors, dans l’appauvrissement de la population et la dégradation de la planète.

Et pendant ce temps là : « Ce qui se passe en FRANCE est une lutte des classes: d'un côté les patrons veulent asphyxier la retraite par répartition pour créer comme aux Etats Unis un marché financier des fonds de pensions par capitalisation dont ils seront les premiers bénéficiaires et de l'autre une très large part de la base sociale populaire qui propose un véritable projet libertaire fondé sur des règles économiques et politiques répondant aux attentes des citoyens. »

Il semble tout à fait clair que la colère du peuple est profonde et risque fort d’être tout à fait durable, dans toutes les régions de France on entend les mêmes cris : "Face à la radicalisation du gouvernement, il faut assumer des actions plus radicales" : blocages, opérations-escargots et "tout ce qui est décidé démocratiquement et collectivement" par les salariés, expliques le souriant Besancenot en souhaitant "la grève générale jusqu'à la victoire", à savoir le retrait du projet de loi.

Mardi, au cœur de la manifestation parisienne, le porte-parole du NPA distribuait des faux billets de 500 euros, "Woerth, Sarkozy, dehors, parce qu'ils le valent bien". Le facteur de Neuilly, rêve d'"un mai 68 aux couleurs du XXIe siècle" et assure à l'AFP se trouver "comme un poisson dans l'eau" dans ce contexte de "révolte globale".

Quand à Daniel Cohn-Bendit il propose un Grenelle gauche-syndicats pour élaborer une réforme d'ici 2012 plutôt que la grève générale. Mais Pierre-François Grond, de la direction du NPA, le fustige car selon lui, l'ex-leader étudiant s'est "embourgeoisé dans son Parlement européen et dénonce les "solutions autoritaires" du chef de l'Etat qui "n'a aucun mandat" pour cette réforme, "la légitimité est dans le camp de la rue aujourd'hui".

Mais voilà que François Fillon se révèle tout à coup« agressif et autiste » confirmant simplement qu’il est bien le serviteur fidèle de Nicolas III qui gouverne en s’appuyant sur les forces répressives. En véritable patron de la télévision il ponctue ses décisions par de courtes apparitions nuancées mais fermes, afin de rassurer ses inconditionnels et aussi en espérant impressionner le peuple en exhibant une détermination sans faille.

Cette manœuvre a-t-elle des chances de réussir à affoler les moutons de France en ébullition? On peut en douter, mais ce qui est certain c’est que la situation peut brutalement dégénérer et nous amener à une dictature dure car notre Nicolas III n’a pas oublié que sa noble famille a du quitter précipitamment son pays d’origine chassée par le socialisme venu d’URSS. Cela ne serait –il pas de nature à expliquer qu’ils soit déterminé à sauvegarder ses intérêts personnels qui sont identiques à ceux du capitalisme triomphant !

Alors, moutons de France montrez-vous lucides, clairvoyants et prudents car il en va de l’avenir de notre démocratie et de l’avenir de nos enfants!