vendredi 17 décembre 2010

Moutons en galère, moutons résignés mais pour combien de temps ?

Dirigeants florissants, luisants, resplendissants issus de l’exceptionnelle diversité française ou le gaulois authentique a presque totalement disparu, mis en quelque sorte «sous cloche» par la république, supplanté par des poulains qui ont magnifiquement réussi leur parcours initiatique et qui pour cette seule bonne raison ont gagné le droit de vivre la dure vie de château, façon temps modernes, mais encore et toujours aux frais de la Princesse.

Certes il n’est, en effet, pas certain que le premier mouton des Causses venu, eut été capable de réussir facilement un tel parcours. Il fallait en effet un énorme culot doublé d’une monstrueuse baraka pour que le troupeau que l’on mène assurément vers un destin tragique ne se révolte pas en chemin ! Oser s’afficher en dirigeant bien nantis et clamer haut et fort que le bon peuple doit se serrer toujours plus la ceinture afin de sauver sa chère démocratie, était au départ un pari hasardeux . Et pourtant au final, complété par le plus apporté par ce castel-volant, preuve tangible de la modestie de notre guide bien décidé à briller d’un bel éclat dans le firmament du G20 capitaliste on nous présente cela comme une grande réussite?

La vie ne m’apportant que douleur et renoncement je ne suis même pas certain d’être bien éveillé lorsque je me retrouve par hasard spectateur du cirque médiatique de notre vie publique. Lorsque je me pince, je constate simplement que je suis effectivement dans une sorte d'antichambre, de cul de sac sans fond, ou sont entassés toutes sortes d’humains. Au départ il y a le soldat républicain espagnol de l’armée en déroute croisé dans mon enfance, il y côtoie le réfugié qui fuie la barbarie nazie puis soudain apparait cet humain désincarné dans son costume rayé qui semble trop grand pour lui, rescapé de la mort de l’un de ces camps rendus possible et tragiquement efficaces grâce à la participation plus ou moins bénévole de services républicain de base toujours de vrais piliers de notre démocratie comme la gendarmerie, les CRS ou leurs équivalents de l’époque, en fait de simples mercenaires dont le rôle n’a jamais changé : bras armé de la légalité républicaine ou plus surement encore les chargés de la protection rapprochée des hommes du pouvoir en place, quel qu’il soit, sans état d’âme ! Non ce n’est pas un rêve mais plus surement un cauchemar, lorsque dans ce musée des horreurs sordides je vois apparaitre dans ce même décor les harkis trahis par de courageux républicains que nous honorons encore. Je suis à, peine vivant mais branlant et déglingué par la maladie mais je suis encore un français dont la mémoire fonctionne anormalement bien ! Pourtant il est bien loin le temps de ma jeunesse ou depuis l’Oustal familial je voyais passer les troupeaux en route pour l’abattoir, qui se trouvait au bout de notre rue, moutons blancs ou noirs ,veaux , vaches, chevaux encadrés par des convoyeurs peu avenants et surveillés par des chiens bien dressés et particulièrement efficaces. Finalement tous étaient immolés sans ménagement avec ce merveilleux justificatif : ils assuraient simplement notre propre survie!

Rien n’a changé sous le soleil de l’hexagone, l’homme est toujours resté un horrible prédateur et la civilisation ne lui a rien appris de positif et de bien nouveau en matière de raffinement pervers ! Il s’en prend toujours aux plus faibles mais avec de plus en plus d’hypocrisie et le plus fort liquide toujours le plus faible avec délectation.

Dans l’antiquité la brutalité et la perversité des hommes leur a permis d’inventer des jeux atroces appelés jeux du cirque que l’on n’a pas hésité à qualifier de nécessaire à la canalisation de ses bas instincts naturels. Aujourd’hui grâce à une invention du diable habilement détournée, ces jeux du cirque pénètrent dans nos foyer, sous des formes diverses comme par exemple la télé réalité la forme la plus élaborée de notre culture moderne. On cultive par le bas ou plus tôt on conditionne le gogo afin de le rendre inoffensif et croyez moi les chargés de cette belle mission de service public sont grassement rémunérés pour les services qu’ils rendent à leurs maitres.

Nous vivons en réalité dans un système démocratique complètement pipé mais que nous voudrions bien faire admirer par la planète entière car il est en fait presque unique en son genre. C’est une sorte de dictature douce ou cohabite tous les rouages habituels d’une bonne démocratie avec bien sur un jeu subtil et prenant entre la majorité et son opposition qui assure un bon niveau de spectacle. Toutefois le grand Berger décide de tout et si par mégarde nos belles assemblées amendent à l’unanimité un texte du maitre ? Pas de problème pour se renier sans la moindre honte : il est simplement essentiel de répondre présent à la voix du Maitre ! Pour ces bons républicains se situer dans le périmètre protégé et surtout y rester le plus longtemps possible est la seule préoccupation importante car en dehors de ce cercle l’enfer est garanti! Alors cela facilite le choix du comportement de ces paroissiens assez conventionnels !

Si pour un petit gars des citées périphérique il est quasiment impossible de se dégoter un emploi rémunéré normalement pour un boulot merdique, à la chaine. Pour un petit politicien adoubé par le suffrage universel il est possible qu’il passe le plus clair de son temps à déglinguer tout ce qui ressemble à un service utile à la collectivité simplement pour que son parti puisse offrir le dit marché à la libre entreprise et pourquoi pas à des amis généreux…

On a beaucoup rallié la noblesse de l’ancien régime mais si l’on faisait un recensement sérieux de tous les dignitaires ou hobereaux, grands et petits, qui bénéficient des largesses de notre généreuse république on serait surement surpris par le résultat.

Alors moutons de France de toutes les origines et de toutes les couleurs avant de te tirer ma révérence je me permets un dernier conseil : profitez de la première opportunité favorable pour retirer à tout ce petit monde de fins gourmands cette assiette au beurre dans laquelle ils se vautrent depuis bien trop longtemps !

Il aura fallu la mort des innocents d’un Karachi gâte pour ouvrir les yeux des moutons les plus incrédules face au cynisme de dirigeants concernés ou pas ?

Serons-nous éclairés un jour prochain ou serons nous définitivement englué dans ce parfum fétide qui pollue gravement la sérénité républicaine!

L’avenir m’échappant inexorablement c’est à vous et à vous seuls de sauvegarder ce qui peut l’être encore en vous montrant pugnaces, déterminés et clairvoyants !