Lou Co fol ? (Le chien
fou, en parler du Quercy)
Combien de fois, dans ma tendre jeunesse, m’a-ton
interpellé de cette façon là ? Dans mon adolescence relativement
tranquille je pense que c’est Léa la
compagne de Marcel, un cousin, à la mode de Bretagne, mais grand ami de mon père qui me gratifia de cette
appellation pas si vraie, qui me poursuivit pourtant assez longtemps !
Les deux Marcel s’aimaient comme des frères et lors de
leurs rencontres c’était pour moi un vrai régal de les sentir dans un bain de bonheur
tranquille !
Je nous revois encore, ensemble, à l’inauguration du
terrain d’aviation de Labéraudie en juin 1935.
Je n’affirmerais pas que, pour nous, la mésaventure
arrivée au Ministre de l’Air de l’époque, piloté par Rossi, qui détenait le record du monde de la distance mais qui avait dû se poser
dans une vigne lors du redécollage. La piste s’étant avérée trop courte pour permettre l’envol du bimoteur. Tout
cela s’étant terminé par des dégâts matériels, ce qui n’altéra pas le moins du
monde notre bonne humeur à tous!
Marcel exploitait
une propriété sur le causse, au-dessus de Figeac, à Camburat et il aida, notre
famille durant l’occupation, en nous procurant des produits rares. Marcel et
Léa des paysans du causse au cœur sur la main ! J’ai gardé intact le
souvenir des visites que nous leur rendions dans leur ferme ou ce n’était que
rire et bonne humeur. Mais à l’époque il
y avait pour moi un sérieux, Mais, qui me semblait assez redoutable bien
qu’à cette époque le vin était considéré comme un produit naturel conseillé,
même, aux adolescents. Je n’ai toutefois pas oublié que ce nectar produit par le
sympathique Marcel était redoutable et particulièrement acide ! Alors,
pour absorber un peu de ce verjus je devais m’accrocher à la table !
Mais dans le
genre torture l’on trouva beaucoup mieux encore simplement dans le but de nous
honorer. Notre Marcel eut la bonne idée
de nous faire visiter les caves de tous ses voisins. Ce qui fut pour moi une
sorte de parcours initiatique assez meurtrier. A cette époque tous les
exploitants de vignes du secteur
produisaient un vin à l’acidité reconnue redoutable et je me revois encore
errant dans ces caves un verre à la main à la recherche d’une solution me
dispensant d’ingurgiter ce breuvage dangereux. Lorsque j’avais enfin réussi à
me débarrasser du contenu de mon verre il n’était pas rare que j’entende ce
type de propos dans la bouche du propriétaire du lieu : mais c’est qu’il aime çà le drôle !
Allez tend ton verre petit, un coup de plus ne peut pas te faire de mal car il
s’agit d’un produit naturel qui te fera pousser la barbe !
Le retour à la
case départ ne fut pas triomphal ! C’est ainsi que je fis mes débuts dans
les arts de la cave ?