dimanche 28 octobre 2012

Regard dans le rétroviseur...

Lou Co fol ?  (Le chien fou, en parler du Quercy)

Combien de fois, dans ma tendre jeunesse, m’a-ton interpellé de cette façon là ? Dans mon adolescence relativement tranquille je pense que c’est Léa  la compagne de Marcel, un cousin, à la mode de Bretagne, mais  grand ami de mon père qui me gratifia de cette appellation pas si vraie, qui me poursuivit pourtant assez longtemps !

Les deux Marcel s’aimaient comme des frères et lors de leurs rencontres c’était pour moi un vrai régal de les sentir dans un bain de bonheur tranquille !
Je nous revois encore, ensemble, à l’inauguration du terrain d’aviation de Labéraudie en juin 1935.
Je n’affirmerais pas que, pour nous, la mésaventure arrivée au Ministre de l’Air de l’époque, piloté par Rossi, qui détenait le record du monde de la distance mais qui avait dû se poser dans une vigne lors du redécollage. La piste s’étant avérée trop courte pour permettre l’envol du bimoteur. Tout cela s’étant terminé par des dégâts matériels, ce qui n’altéra pas le moins du monde notre bonne humeur à tous!

Marcel exploitait une propriété sur le causse, au-dessus de Figeac, à Camburat et il aida, notre famille durant l’occupation, en nous procurant des produits rares. Marcel et Léa des paysans du causse au cœur sur la main ! J’ai gardé intact le souvenir des visites que nous leur rendions dans leur ferme ou ce n’était que rire et bonne humeur. Mais à l’époque il  y avait pour moi un sérieux, Mais, qui me semblait assez redoutable bien qu’à cette époque le vin était considéré comme un produit naturel conseillé, même, aux adolescents. Je n’ai toutefois pas oublié que ce nectar produit par le sympathique Marcel était redoutable et particulièrement acide ! Alors, pour absorber un peu de ce verjus je devais m’accrocher à la table !

Mais dans le genre torture l’on trouva beaucoup mieux encore simplement dans le but de nous honorer. Notre Marcel  eut la bonne idée de nous faire visiter les caves de tous ses voisins. Ce qui fut pour moi une sorte de parcours initiatique assez meurtrier. A cette époque tous les exploitants de vignes  du secteur produisaient un vin à l’acidité reconnue redoutable et je me revois encore errant dans ces caves un verre à la main à la recherche d’une solution me dispensant d’ingurgiter ce breuvage dangereux. Lorsque j’avais enfin réussi à me débarrasser du contenu de mon verre il n’était pas rare que j’entende ce type de propos dans la bouche du propriétaire du lieu : mais c’est qu’il aime çà le drôle ! Allez tend ton verre petit, un coup de plus ne peut pas te faire de mal car il s’agit d’un produit naturel qui te fera pousser la barbe !
Le retour à la case départ ne fut pas triomphal ! C’est ainsi que je fis mes débuts dans les arts de la cave ?