On pourrait le
croire facilement et plus facilement encore
si dans notre entourage proche on ne gère pas ce problème délicat.
Nos hommes publics, en parlent si bien du
handicap, ils sont si bien relayés par les médias que la majorité des moutons
de France croient que c’est un vrai boulevard qui s’offre à tous les handicapés,
au pays de la poule au pot !
Pourtant tout ne vas
pas si bien, même si par soucis de dire la vérité, j’admets que de bonnes
initiatives fleurissent çà et là ! Mais pour beaucoup trop, de ces éclopés,
le quotidien n’est pas évident quand il ne tourne pas simplement au cauchemar…
…je suis moi-même un handicapé
lambda mais reconnu, donc encarté, un ayant droit à la mention, pas forcément
très recherchée, « BESOIN d’ACCOMPAGNEMENT » tombé dans le handicap
au soir de ma vie. Mes jambes ne me portant plus je fonctionne en fauteuil
roulant, mes reins ne fonctionnant plus, alors, je fréquente avec assiduité la
dialyse de jacques Monod, la dernière version, conçue par un technocrate qui
n’a jamais mis les pieds dans une dialyse avant d’échafauder son projet réalisé
par des gougnafiers du troglodytique. Salués
et fêtés pour ce bel ouvrage,
sans la trace d’un quelconque remord !
Hier, j’ai débuté à
l’aube, ma journée à la dialyse de Jacques Monod, je suis parti, sans mon
fauteuil, même si la journée devait être fort longue. Je devais, en léger
différé, enchainer sur un passage à l’IRM. Juste au moment d’embarquer, dans
l’ambulance, le couple aimable qui opérait fit cette remarque : le fauteuil ne reviendra pas ce soir car
il en disparaît beaucoup à l’hôpital, surtout s’ils sont pimpants ! Ils trouveront bien une solution de
remplacement sur place !
Je passais, facilement,
du brancard au lit médicalisé pour attaquer une nouvelle séance avec aux
commandes une officiante d’un commerce agréable, tout se déroula donc
normalement !
A la fin de cette
séance je ne pouvais pas imaginer le calvaire que j’allais vivre à partir de ce
moment là !
Au moment ou je vis
le fauteuil, antédiluvien, sur lequel j’allais être transféré mon détecteur
d’alerte se déclencha ! Avant même d’être déposé sur ce spécimen, sorti
tout droit du musée des matériels en usage dans les hôpitaux de notre hexagone,
au siècle dernier, je remarquais que le siège du fauteuil, penchait vers l’avant.
Une fois le transfert réalisé je dus me rendre à l’évidence, le reste de mon
aventure hospitalière allait être placée sous le signe de la précarité et de
l’inconfort.
Le travail à
l’hôpital étant codifié c’est une équipe différente qui entreprit de me
transférer dans la salle ou m’attendait mon déjeuner ? L’opération ne fut
pas simple même si deux personnes m’assistait, je ne tenais dans cet horrible
fauteuil qu’en crispant mes mains sur les accoudoirs, quant à mes jambes mortes
elles refusaient de rester sur un repose pieds positionné à une mauvaise
hauteur. Traduit en clair cela veut dire
que le repose pieds n’était pas réglable ! Me voilà arrivé dans une petite pièce triste
éclairée par deux fenêtres donnant sur le mur d’une cour intérieure. Installé
tel un équilibriste devant une table déjà occupée par une dame très triste.
Après quelques oscillations pittoresques me voila enfin devant mon plateau, une
main crispée sur le bord de la table, assure mon équilibre, pendant que l’autre servait à me sustenter ? Cette
opération fut bâclée en dix minutes chronos, après j’ai contemplé à loisir une
pendule banale placée sur le mur, en
face de moi, une façon de mesurer le temps qui passe dans ce cadre
superbe ? Ma position est à la fois inconfortable, insupportable et
humiliante ! C’est à ce moment là qu’un besoin naturel pressant se
manifesta. J’appelle à l’aide sans aucun résultat alors je change de registre
et je gueule comme un putois orphelin et l’opération à pu, finalement, être
menée à bien et à temps. Merci ! cela à créé un remue-ménage qui attira un
cadre, identifié, qui comprend que cette situation est inconvenante et m’affecta
un autre vieux fauteuil plus confortable, en réalité aussi déglingué en me
permettant de passer mon temps dans le sas d’entrée de la dialyse lourde sous
un diffuseur de la climatisation, ce fut un moment merveilleux et une heure
plus tard retour sur le premier fauteuil et départ vers la radiologie ou les bonnes fées qui ont
assuré mon transfert me laisse dans une salle d’attente bondée après m’avoir
recalé tant bien que mal sur mon fauteuil ou aléatoire à tout son sens. La
salle d’attente se vide lentement et je ne sais toujours pas si je suis sur la
liste des élus… le temps passe et voila que l’on appelle mon nom. Machinalement
je réponds : Présent ! L’assistante m’observe silencieusement, un
court instant, puis la question attendue arrive : vous marchez un peu et
la réponse est non ! La dame s’esquive vivement en marmonnant un truc que
je n’ai pas compris. Je suis à ce moment quelque peu perplexe mais la dame
réapparait empoigne les brancards de mon fauteuil en me prévenant de l’action
qui allait suivre : on va passer par derrière en s’engagent dans un couloir, je me
retrouvais dans une salle d’examen proche de la machine. Et dans ma confortable
situation ces professionnelles me privèrent lestement d’un certain nombre de
mes peaux, j’étais en situation d’attente lorsque le précédent patient sortit
de l’antre de la machine, passa derrière le paravent pour gagner une cabine d’habillage. Ça va être à vous m’annonçât – on, et
avec mon fauteuil fauteuil je pénétrais dans l’antre technologique. Mon installation se
passa relativement bien mais au final je trouvais cet examen fatiguant, long,
bruyant et assurément pénible.
Ce n’est pas mon premier IRM mais je n’avais à ce jour vécu pareille épreuve.
Ce n’est pas mon premier IRM mais je n’avais à ce jour vécu pareille épreuve.
L’on me rhabilla
fort gentiment et l’on me roula même jusqu’à l’accueil du service ou les ambulanciers
sont venus me cueillir un long moment après la dernière alerte -oui j’ai bien
failli glisser de cet infernal fauteuil- mais j’ai été sauvé par la grande réactivité
du personnel de l’accueil à qui j’envoie un bien sincère merci !
Parti de chez moi à
6h30 je suis de retour vers 18h15 après avoir passé ces heures à l’hôpital
public à la française, j'étais complètement vidé, me croyez-vous ?