mardi 25 février 2014

Ma vie...



Dialogue de sourds ?

Des manifestations dans mon intestin déclenchent une alerte rouge.
Pas de protection pour cause d’irritation. Je dois gagner les WC impérativement,  le trajet n’est pas bien long mais ma jambe droite est rétive, je suis rapidement en détresse. Je triomphe de cette première embuche mais un mètre plus loin c’est la chute, mes bras tiennent et amortissent le choc.je suis allongé devant le lave vaisselle dans l’étroit passage. Pas de panique ! La cuisine me semble déserte, pas de bruit dans la maison, je suis seul allongé sur le dos, sans la moindre possibilité d’évolution favorable sans assistance. Alors je hurle : Yveline mais le son qui sort de ma gorge à peu de chance de remplir la maison, malgré tout je recommence plusieurs fois, en vain !
Je me prépare à une attente indéterminée…
Dans cette position j’ai une vision surréaliste d’un univers pourtant familier, ma chaussure droite semble bien être séparée du même pied. Mon inventaire est positif : pas de casse ! Je ne jouis certes pas d’un grand confort mais cela aurait pu être pire, ma tète repose sur un pochon de croquette à chats c’est franchement mieux que le bac à litière !
Le temps passe et soudain un bruit dans l’escalier me confirme que si la maison est sourde, elle n’est pas vide !
Puis cela se précise par des cris d’où émerge un: çà va tu n’as rien ? Suivi immédiatement de : Pourquoi as-tu bougé ? Et avant même que j’ai répondu arrive le verdict : tu devrais être en maison de retraite, je ne peux plus t’assumer ! Et suivent les litanies habituelles, non moins cruelles…Mais il faut bien penser à l’essentiel, me relever ? Alors la tornade fonce chez le voisin sauveur, mais c’est un bide, pour cause d’absence. Je propose un appel aux pompiers et l’on me répond : ils seront là dans une heure ! Ma tornade repart en grommelant et reviens flanquée de deux solides gaillards qui m’offrent le confort de mon fauteuil roulant ou je suis encore. Renseignement pris les deux gars manient, dans notre rue, un élévateur ?

Moi je suis heureux car mes problèmes intestinaux ont provisoirement disparus et de ce fait j’ai échappé à une volée de bois vert mémorable, fini provisoirement la menace de la maison de redressement, je suis heureux dans ma maison !