mardi 15 juillet 2014

Un formidable 14 juillet en dialyse!


Ce n’est pas actuellement la grande forme pour le père Jean, la situation s’est encore aggravé conséquence de mon impossibilité de communiquer avec autrui depuis que mon élocution est en berne et cela perturbe gravement mes relations sociales.
Vous avez eu sûrement l’occasion de vous en apercevoir puisque vous fréquentez la même grotte que moi, la seule différence qui existe entre vous et moi c’est que vous êtes tout à fait mobile alors que moi je suis sérieusement handicapé.  Aujourd’hui lorsque vous m’avez gratifié de votre visite vous avez sûrement constaté qu’en fait j’étais coupé du monde dans lequel l’on évolue, ce monde de la santé  dont je suis dépendant. J’ai, en effet, constaté, sans joie, que dans le système médical que je fréquente, l’écoute n’est pas le point fort et qu’il y a aggravation dés  que le patient souffre, comme moi, de troubles de l’élocution. Depuis, que de ce fait, je me trouve en position de dépendance totale, d’un bout à l’autre de votre chaîne pas si sociale que çà, j’en ai pris conscience depuis  peu car je reste un naïf en dépit des apparences !
Donc,  cet après midi, après un échange bien difficile que vous avez clôturé sur une note optimiste par un je repasserai vous voir un peu plus tard !
Vu la pioche sur laquelle j’étais tombé au rayon infirmières, je n’étais pas bien rassuré car je suis habitué aux fins de séances difficiles. Je savais que je n’étais pas tombé sur une infirmière, à mon écoute,  mais au contraire la dame blanche me considéra du haut de sa grandeur, elle afficha un dédain à peine supportable. D’entrée l’épreuve des banderilles ne se passa pas très bien en dépit de son port de reine outragée et bien rigide !

J’ai réussi à sommeiller un long moment, réveillé par une douleur violente au niveau du plexus, sans plus attendre je déclenchais l’alerte. Le robot affichait trente minutes, restantes. D’un pas nonchalant, la dame blanche s’avança vers moi et avant que je ne sois certain qu’elle avait compris mon propos laborieux, elle me servit une tirade que je résume ainsi : « je ne suis là que pour faire respecter le temps de la séance  indiquée par le médecin de service, si çà ne vous plait pas vous pouvez aller vous faire soigner ailleurs », suivi de propos tendant à me persuader que je n’obtiendrais pas la plus petite remise de peine !
Je jugeais, que l’on venait de sombrer dans la connerie pure et dure.

Alors qu’une crampe se signalait tout en haut de ma cuise droite, je  m’entendis proférer  à voix haute une superbe incongruité malsonnante dont je ne suis pas particulièrement fier…mais que je n’arrive pas à regretter sérieusement !