Échos de la
dialyse du vendredi 22 Août 2014-
Cela
commença normalement, le sort m’avait attribué une intervenante faisant parti
d’un paysage que je qualifierais de familier, mais qui opérait sur ma fistule
pour la première fois. Cela ce passa bien, je constatais qu’elle ne me comprenait
pas plus que les autres, mais elle souriait gentiment, sachant créer un climat
apaisant. Cette séance débute bien et je profite du passage d’Armelle, la
préposée à température et à bien d’autres tâches, pour lui demander de bien
vouloir me brancher la télévision, avec un pauvre sourire elle m’indiqua que ma
demande serait prise en compte à la fin de son actuelle mission. Mais ne il ne
se passa rien jusqu’à la fin de ma
séance. L’explication était simple la dite Armelle était harcelée par le
troupeau d’infirmières qui réclamait son aide, le ton est badin mais pressent.
Armelle est si habituée qu’elle semble même ne plus le remarquer. Curieuse
ambiance dans cette unité autogérée de la dialyse Monod ou il ne fait pas bon
d’occuper un poste subalterne.
Je suis,
c’est vrai, un spécialiste des fins de
séances difficiles, je l’admets, alors quand 34 minutes avant la fin de ma
séance, brutalement une douleur au plexus me bloqua la respiration, suivie de peu
par une brûlure au talon me firent actionner la sonnette d’alarme. Mon
intervenante apparut presque aussitôt,
mais je ne fus pas surpris de constater que j’avais un sérieux problème de com.
Je souhaitais tout simplement que l’on abrège ma souffrance en mettant fin à ma séance de torture. Je mis
un bout de temps à me faire comprendre, le ton de la dame devint alors moins
avenant, la jeune infirmière me débita les litanies habituelles: j’ai besoin de
l’accord d’un docteur ! A ce moment, point de médecin dans la grotte ou
fonctionne la dialyse Monod, seraient-ils comme moi, claustrophobes et
passent-ils en ce lieu le temps décent, sans excès relevés. Je réclamais alors
que l’on alerte le Dr Postec, que j’avais
aperçu en début de séance. Je fus tout de même surpris que mon intervenante,
sans avoir contacté le Dr Postec, me
réponde avec une belle assurance : le Dr Postec est occupé et l’on ne peut
pas le déranger ! Et pour me prouver sa compréhension elle proposa d’arrêter
de me retirer plus de liquide ? Voyant qu’elle se retranchait derrière le
règlement ? J’acquiesçais pour finir de souffrir pendant le temps
réglementaire !
A y regarder
de plus près cette une histoire est complètement ubuesque, assimiler un service
dont la vocation est de soulager et de prolonger la vie, à une salle de torture.
J’ai eu l’occasion d’évoquer devant le Dr Postec ce que je pense de telles
pratiques et ce dernier m’avait promis que je ne serais jamais plus confronté à
ce genre de problème. Mensonge ou manque de suivi ? Ne pouvant me guérir,
il paraît naturel que l’on ne m’infligea pas de souffrances inutiles ! Je
vous rappelle, pour stimuler votre mémoire, que lors de mon arrivée à l’ancienne dialyse je
marchais normalement, mon élocution étais aussi normale et mes mains n’étais
pas gourdes…Aujourd’hui, cul de jatte, classé objet encombrant !