La Putain, le Proxénète et le Client...
Suivant le pays où cette activité juteuse est exercée le pilier de "la petite entreprise" peut être, soit un honnête commerçant ,soit un banquier en fonction de la taille de l'affaire à gérer . Il est même à craindre que dans l'avenir les fonds d'investissements internationaux puissent s'intéresser à ce secteur, capable de dégager des marges impressionnantes. La petite entreprise, dans ce secteur, peut prospérer logiquement et semble à l'abri d'un soudain manque de main-d’œuvre .L'un des plus vieux métier du monde a le vent en poupe ! Habillé et mis à la sauce du nouveau capitalisme ces luxuriantes affaires semblent promises à une grande prospérité et il semble évident que tous les adorateurs de l'argent roi rêvent d'investir dès que possible dans ce secteur !
Chez nous en France un mot horrible définit cette formidable activité, c'est proxénétisme, plus ou moins aggravé et toujours porteur de forts désagréments ...mais un certain optimisme semble de rigueur dans ce secteur qui pense que demain cet eldorado ne sera plus inaccessible?
La poussée est assez forte et le danger de la contagion est bien réel dès que l'on franchit une frontière. Dans une émission de télévision diffusée tout récemment il était question de la façon belge de traiter le problème de la prostitution . A première vue il s'agit de prostitution dans un certain luxe et il ne semblait pas qu'il y eut une vraie difficulté de langue . Tous les frontaliers français ou pas semblaient être les bienvenus et très à l'aise même pantalon bas! Mais dans cette séquence de télé-réalité quelque peu racoleuse il apparaissait aussi une petite bizarrerie: le tenancier vedette était français et tout à fait prudent car il n'ignorait sans doute pas que pour un grand nombre de téléspectateurs il n'était qu'un proxénète . Alors, il ne souhaitait pas être identifié !
Sans entrer dans le débat de fond, à savoir si l'on doit octroyer le statut de travailleur indépendant à tous les prostitués de France et si l'on doit par la même occasion offrir celui de chef d'entreprise à tous nos proxénètes plus ou moins clandestins afin que la France soit à nouveau prospère au nom de la liberté, je vous déclare que je doute sérieusement! Surtout lorsque je constate avec le syndicat SUD Étudiant qui avance le chiffre de 40 000 personnes concernées par la prostitution étudiante, par manque de moyens financiers, c'est vrai que je me sens franchement mal à l'aise!
Je ne suis tout de même pas un doux rêveur mais je ne crois pas non plus que l'on arrive à éradiquer la prostitution, toutes les entreprises de ce genre ont débouché sur un fiasco partout dans le monde! Alors ou est la solution ? J'avoue ne pas le savoir! Mais ce que je sais c'est que des études récentes estiment que 85 à 90% des personnes prostituées sont soumises à un proxénète au niveau mondial.
La prostitution est donc le plus souvent aux mains de la criminalité organisée. Même les julots casse-croûte (souteneurs individuels) sont obligés de faire de la délinquance pour montrer leur virulence. Les prostituées peuvent alors être victimes d'une forme d'esclavage.
Il me semble encore utile de vous indiquer que selon Sabine Dusch, la prostitution engendre un chiffre d'affaires mondial de 60 milliards d'euro. En 1998, l'Organisation des Nations unies estimait que, chaque année, 4 millions de personnes étaient l'objet d'un trafic à des fins sexuelles, ce qui générait entre 5 et 7 milliards de dollars US de profits aux groupes criminels.
Quant à l'hémorragie et au transfert de jeunes femmes, selon Dusch, les femmes victimes de la traite sont nettement plus nombreuses que celles qui sont l'objet d'un trafic à des fins d'exploitation domestique ou de main-d'Œuvre à bon marché. D'après l'ONU, ces trente dernières années, en Asie seulement, la traite de femmes et d'enfants à des fins « d'exploitation sexuelle » a fait plus de 30 millions de victimes.
Chez nous en France les travailleuses du sexe ne sont pas en faveur de législations contraignantes telles les maisons de tolérance, qui ne leur permettent pas de conserver le choix de leurs clients, pratiques, horaires, prévention, etc. Les travailleuses du sexe, réunies en Assises le 16 mars 2007, ont conclu à l'unanimité qu'elles étaient contre le salariat.
Alors, doit-on laisser le champ libre à ces malfrats et favoriser l'éclosion de nouvelles entreprises bâties avec de l'argent sale? Franchement, moi je ne le pense pas !