J'ai assisté,
en direct, à la télévision,
au premier Sarkoshow de la législature ...
Face à plus de 500 journalistes, le Président semble avoir réussi, pourquoi ne pas le reconnaitre, son show en vraie bête de scène. Mais pour autant, il n'est pas encore tout à fait certain d'avoir effectivement "emballé" le petit peuple de France qui assistait pour la première fois à cette grand-messe élyséenne ?
Sans faire de grandes phrases, je vais donc essayer de vous faire-part des sensations que le vieux retraité que je suis a ressenti, devant son petit écran, tout au long de cette émission quelque peu particulière ?
C'était sans aucun doute le rendez-vous à ne pas manquer pour nos journalistes inquiets pour leur avenir auxquels s'étaient joints des confrères représentant plus de quarante pays de notre monde déglingué, bien décidés à ne rien perdre du spectacle réalisé dans cette salle des fêtes transformée pour l'occasion en arène. La question du jour non affichée mais connue de tous était: qui va être mangé? Tous les ténors de la profession étaient présents ainsi que les principaux patrons de presse. Il y avait également de nombreux anonymes qui formait un bataillon compact quelque peu dissipé. Tout ce petit monde se bisoutait, joyeusement comme avant un spectacle.
Le décor planté laissait prévoir quelque peu le déroulement du programme. Les véritables intervenants de ce show étaient placés juste derrière les places réservées au gouvernement. Les autres ne participaient qu'au décor et n'étaient en fait que de simples figurants mais ils semblaient satisfaits de participer à ce formidable évènement?
Avec un léger retard l'opération est finalement lancée et "Le Président' de derrière son pupitre nous assène son discours consacré à la déclinaison de son nouveau concept, la fameuse « politique de civilisation » sauce Edgar Morin -celui-ci, très prudemment, avait déclaré juste avant " Je ne suis pas dans sa tête et je ne me suis pas penché avec attention sur le dossier-. L’exposé assez dense a du laisser perplexe un grand nombre de cauchois, horsins compris de notre Normandie profonde. Pendant ces 55 minutes pas la moindre allusion aux problèmes sociaux difficiles et bien réels rencontrés au quotidien par les défavorisés qui sont légion dans notre région.
Une seule phrase de ce beau discours a du résonner très fort dans les chaumières normandes "...les caisses sont vides et je ne peux pas donner d'ordre aux patrons" Après cette instructive déclaration, tout le reste de la prestation n'avait finalement que peu d'intérêt! Que notre Président ne soit pas "le fils de Chirac" n'a sans doute pas traumatisé les téléspectateurs qui devaient déjà le savoir ! Et lorsqu'il fut question d'émoluments on a du beaucoup rire en France d'en bas lorsque l'on a appris que notre nouveau Président évoluait dans la même zone de rémunération que son prédécesseur Jacques Chirac qui lui a su se constituer une modeste retraite de 30 000 euro par mois. Et c'est Le Canard Enchainé qui l'affirme tout à fait sérieusement!
Et que penser de cette seconde partie consacrée aux questions posées par les journalistes, lancées par le Président sur une sonore
« On n'organise rien du tout », que beaucoup ont interprété de façon bien différente?
Nos gentils journalistes ont eu beaucoup de mal à décliner leurs vœux de bonne année au Président. Toutefois aucun média n'a été épargné. Il semble donc évident que dans ce genre d'exercice les dés sont bien pipés et que les journalistes sont en quelque sorte neutralisés puisqu'ils ne disposent pas d'un droit de suite. Alors lorsque Laurent Joffrin, a posé sa question sur le pouvoir personnel et sur "la monarchie élective", le Président a botté en touche en expliquant qu'il n'était pas un monarque, puisqu'il était élu. Joffrin se fit également tacler sur la formulation de sa question et dut essuyer un « vous n'avez trouvé que ça ? », avant de retomber dans l'anonymat d'un plan général. C'est vrai que Joffrin a été particulièrement choyé par le Président mais presque tous les intervenants ont été traité à peu près de la même manière !
Alors pourquoi les journalistes ne pourraient-ils pas boycotter ce genre de conférence ? Comment peuvent-ils accepter de jouer un pareil rôle et d'être traités de la sorte?
Mais cela n'est pas, hélas, tout à fait nouveau, à l'époque de Charles de Gaulle avec Alain Peyrefite au ministère de l'Information notre audiovisuel était déjà sous surveillance ! Il ne faut donc pas s'étonner de voir le Président souhaiter reprendre totalement la main sur la télé publique. Cela était prévisible, déjà à l'occasion d'un incident avec FR3 durant la campagne électorale le candidat avait annoncé ses intentions! Mais c'est bien connu les Français ont la mémoire courte. L'intégralité de la conférence n'a pas été retransmise mais je n'avais pas besoin d'en entendre davantage, le comportement des moutons journalistes, toujours plus nombreux, à de quoi saper le moral d'un homme qui à connu des situations plus tragiques. Alors, simplement je doute que l'opposition de gauche puisse actuellement faire le poids face à un tel bretteur! Alors M. Bayrou a-t-il vraiment tord de penser que le nouveau Président s'acharne à"défaire méthodiquement tout ce qui a été fait en France à partir du programme du Conseil national de la résistance". "On dit politique de civilisation, et la réalité est abandon de la civilisation au profit de la société de la force, de l'argent et de la peopolisation".
Que nous réserve l'avenir? Je l'ignore mais je craints fort que la casse sociale ne se poursuivre et j'ai réellement peur pour nos jeunes, 2012 est encore bien loin!
Toutefois il n'est pas interdit de rêver car la révolte des moutons difficile à envisager aujourd'hui peut tout de même se produire dans un avenir pas si lointain!