samedi 27 août 2011

Socialement votre, mais avec modération ?

Ma vie jusqu’à maintenant n’a jamais été un boulevard tranquille mais compte tenu de mes antécédents familiaux je pouvais espérer parcourir ma dernière ligne droite en père peinard ! Espoir déçu puisque me voilà sur un lit et en dialyse, obligé de ruser pour arriver jusqu’au bout, c’est à la fois difficile et facile !

En fait, cette révolution n’a pas été si tranquille, mais j’ai eu la chance de rencontrer dans ce monde qualifié un peu à tort de social, deux personnages hors normes, le premier est mon médecin référant, l’autre est mon néphrologue. Chacun sans en avoir l’air a pesé dans la décision importante que j’ai été amené à prendre, à savoir, une certaine survie tributaire d’un robot ! Tout un travail a été fait en douceur sur une plage assez longue sans jamais recourir a la méthode dirigiste .Finalement j’ai pris ma décision seul en étant informé sur tous les aspects d’un problème, tout de même, complexe. Comme la fin de mon Grand-père Edouard -lui aussi trahi par ses reins- et que j’ai vu souffrir longuement, de façon atroce jusqu’à cette agonie épouvantable qui est restée bien présente dans ma mémoire. A cette époque déjà lointaine il n’était pas question de prendre en compte la douleur et l’on considérait même qu’il n’était pas inutile de souffrir un grand coup avant de gagner l’au-delà, pourtant déjà problématique ? De nos jours la situation a bien évolué et si l’on a de la chance, l’on peut espérer pouvoir partir pour un ailleurs, toujours aussi incertain, en échappant, au plus gros, de la douleur ?

Mon Grand-père Edouard n’a pas eu cette chance dont nous pouvons bénéficier. Aujourd’hui, si survivre avec l’assistance d’un robot ne nous tante pas, l’on peut choisir de passer le pas sans affronter trop de souffrances !

Donc, à la fin d’une période de réflexion arrive le moment ou un choix s’impose, parfois dans l’urgence ! Ce fut le scénario auquel je fus confronté. Le robot ne me tentait guère mais il m’était encore plus difficile, à moi qui ne suis pas suicidaire, de franchir le cœur léger le mince espace qui me séparait du néant !

Finalement, je me suis trouvé quelques bonnes raisons pour justifier ma présence sur un lit de l’unité de dialyse à J Monod !

Il y a seulement un mois que tout a basculé et je suis encore assez loin d’être installé dans la routine. Je flotte dans un univers que je découvre au fil des séances dans un milieu ou je vois évoluer un grand nombre d’intervenants, plus ou moins attentifs, dans un secteur hautement sensible dont le coté humain n’est pas toujours assez prioritaire vu que le gestionnaire veille !

Mon verbiage vous paraitra peut-être un peu étriqué mais ne soyez pas inquiets, je ne suis en pleine phase exploratoire et j’aurais surement l’occasion de revenir sur ce sujet que je n’ai pas l’intension d’escamoter !

(à suivre)