Dans le petit matin blême, le cul dans l’eau et aplati au milieu de ma cuisine, sans espoir de pouvoir me relever seul pour cause de carrelage terriblement glissant ! J’ai tout de même fini par caler mon dos contre le meuble de l’évier. Je tâte, l’un après l’autre tous mes abatis, scrupuleusement, pour finalement constater que cette fois encore je m’en sortirais simplement, avec quelques bleus supplémentaires. Il s’agit bien pourtant de ma 4ème gamelle, dans un l’abs de temps relativement court.

Même si la chance semble me sourire je suis tout de même sonné et honteux de me trouver dans cette situation fâcheuse. Je suis même sans voix jusqu'à ce que je constate que mes vieux os ont, une fois encore, prouvé leur grande résistance !

J’avais été réveillé avant l’aube par une atroce brulure dans le pied droit et je pensais que tremper ce pied dans un bain bouillonnant me soulagerait un peu. Je transportais donc ma petite merveille de technologie jusqu’à l’évier pour la remplir. C’est lors de la phase suivante que tout ce gâta subitement. En effet lorsque je voulus retirer de l’évier le récipient rempli d’eau, je constatais que son poids était relativement plus important que je ne l’avais estimé. La distance à parcourir n’étant pas bien longue j’ai cru pouvoir réussir l’opération. Courageusement je soulevais le récipient mais dés le deuxième pas je fis une embardée et je me retrouvais au sol baignant dans la flaque d’eau qui recouvrait l’ensemble de la surface de la cuisine. Sans nul doute possible j’étais en grande difficulté.

Alerter mon épouse qui dormait à l’étage ne solutionnerait pas mon problème, car elle n’arriverait pas à me faire retrouver la verticalité. Le cul dans l’eau, j’ai donc beaucoup réfléchi, mais cet interminable bain de siège n’a pas eu d’effets positifs sur ma créativité. Une heure plus tard ma situation n’avait toujours pas évolué. A tout hasard je me suis décidé à déclencher l’alerte et soudain mon épouse prit conscience de mon mini naufrage, faute de pouvoir me relever, elle s’attaqua au sinistre que j’avais déclenchée involontairement et assez rapidement la cuisine perdit son aspect piscine et ressembla à nouveau à notre cadre de vie habituel.

Mes neurones s’étant remis tout à coup à fonctionner j’entrepris de ramper, lentement, en direction de l’escalier qui de notre séjour permet de gagner l’étage. Cela fut long et difficile et comme les escargots je laissais la trace de mon parcours sur le sol mais finalement sans assistance j’ai fini par me relever. Depuis cette magnifique victoire, chaque fois que mes jambes menacent de me trahir je me pose sur la première chaise disponible, fini les opérations hasardeuses mais cela ne m’empêche pas de continuer à évoluer dans l’aléatoire, mais doucement et prudemment, en ayant tout à fait conscience que je peux très facilement recommencer à réaliser de nouvelles cascades comme un vrai casse cou professionnel?