Nuit de
rêve ou vrai cauchemar ?
Je viens
de renouer avec un type d’incident que je pensais rangé dans le tiroir des
souvenirs du fait que j’étais en alerte rouge depuis ma lointaine dernière
chute.
Depuis
quelques jours pourtant mon équilibre
était perturbé par une rupture de mon circuit intestinal débloqué la
veille par une action de type commando. J’ai gagné mon lit patraque et je me
suis endormi rapidement. Je fus réveillé dans la nuit par des douleurs
abdominales annonçant une débâcle. J’allumais mon chevet constatais qu’il était
4 heures, sans perdre de temps je saisissais la télécommande de mon lit afin de relever la tête de celui-ci à 45
degrés pour faciliter mon contact avec la verticalité et en me hâtant
lentement je gagnais ma garde robe. Mes
jambes étaient molles et le parcours pas si facile mais je parvins toutefois
sur mon trône pour laisser échapper un monstrueux gaz. Fort imprudemment je
crus que j’étais sauvé quant hélas un jet incontrôlé jaillit de ma zigoulette
recroquevillée qui plaça dés lors mes pieds en secteur glissant. Ma prudence ne
m’évita pas la chute, je fus happé comme par un toboggan et me suis retrouvé allongé
au pied de la cuvette, en situation peu confortable. Le terrain était
impraticable et je n’avais plus aucune prise. Un premier réflexe incontrôlé fut
d’appeler ma compagne qui dormait au premier étage. Je pris conscience assez
rapidement que j’étais seul et que mes chances de sortir de ce cauchemar,
rapidement, n’étaient pas grandes ! J’en étais là de mes constatations
quand je réussis à bouger la partie haute de mon corps, mais je retombais aussitôt, la tête en arrière, dans la caisse odorante
de nos chats. J’allais céder à la panique lorsque je me rendis compte qu’un sac
de litière, s’était miraculeusement interposé et me protégeait des étrons. Pas
facile de réfléchir au milieu d’un désastre aussi réussi. Certes mes neurones
moulinaient mais mes jambes de plomb ne réagissaient point Au bout d’une heure
j’avais réussi à avancer d’environ cinquante centimètres. C’est alors que je me
rendis compte que des ustensiles pendaient
à proximité. En me soulevant sur un coude j’arrivai à saisir une louche
avec laquelle je frappais sur des tuyaux
qui passaient par la !
Peu de temps après je vis arriver ma compagne.
Après avoir prononcé la phrase rituelle : tu sais que je ne peux point te
relever ! Navrée et confuse elle me tendit la main afin que je
puisse m’asseoir, le dos contre le lave vaisselle, puis elle essaya de joindre
par téléphone des voisins dévoués. Ce fut un échec, alors elle appela les
pompiers…
…leur
arrivée fut furtive, seulement signalée par le gyrophare et deux grands
gaillards pénétrèrent dans notre cuisine suivi par un troisième portant le
barda ce qui créa immédiatement un grand soulagement. Avec l’aide de ces
professionnels du secours je retrouvais ma verticalité mais beaucoup plus
encore, la sensation de renouer avec une
vraie humanité ce qui nous réconforta et nous réchauffa beaucoup, car comment
oublier que nous vivons dans un monde de brutes où nous côtoyons beaucoup trop
de robots !
Alors permettais moi de vous dire : Merci
Messieurs !