Espérance
et désenchantement ?
Je suis de ceux qui dans l’ombre
ont œuvré, très modestement, pour
débarrasser notre paysage du grand chef de guerre, du dirigeant majeur de la
politique mondiale. Alors, lorsque Nicolas passa, avec un certain panache, à la
trappe et que l’on vit arriver François,
sans se presser, souriant à sa compagne, Valérie!
Ce ne fut pas, tout à fait, un
moment de liesse mais, tout de même, ce fut un réel soulagement !
Comme beaucoup de ceux qui
n’attendent plus rien de la vie, donc encore moins du monde politique, je n’ai
pas été surpris de voir nos grands hommes, à la science infuse, patiner dans le
bourbier préparé par la divine crise aggravée par Nicolas .
Il me semble naturel de penser,
que ces grandes pointures de notre gauche toujours soluble dans l’Europe
capitaliste, avaient eu le temps de se préparer, durant ces dix années passées
dans une opposition finalement confortable. Au contraire nous avons pu
constater que le démarrage de la nouvelle république, normale, n’avait rien de
fulgurant et que tous ces nouveaux dirigeants
nous donnaient l’impression désagréable de tâtonner. Le seul dossier qui
semblait d’entrée les accaparer, était la recherche de nouvelles économies en
faisant appel à notre participation active avec le souci de ne pas trop nous
décevoir. Pour tout le reste ils nous ont simplement servi une sorte de Nicolas
light!
Il est vrai que pour assumer une
succession aussi calamiteuse, la tâche est sans doute difficile pour nos gentils
petits gars qui ont un patron normal. S’il est bien vrai que les caisses sont
vides et que la marge de manœuvre est si étroite que penser aux retraités pour
une petite ponction qualifiée d’indolore, peut passer pour ces gens là qui
vivent dans un autre monde, naturelle. Cela est loin de nous rassurer car nos
dirigeants, aidés par une cohorte de
fonctionnaires dévoués, lancés dans le
grand ballet des économies n’en resteront pas là ! Au cours d’un de leur
safari à la niche fiscale, ces protecteurs du peuple, ne tarderont pas à se
rendre compte que, par exemple, les handicapés, mes frères jouissent
d’avantages scandaleux et qu’il est grand temps d’y mettre bon ordre. Comme je
ne suis pas un délateur professionnel je n’énumérerai pas tout de suite les
somptueux avantages dont cette catégorie bénéficie, je laisse le soin à la
meute spécialisée de les débusquer !
Toutefois il est un scandale que
j’oserai, tout de même, dénoncer tant il me semble énorme. Il s’agit des
dialysés, ces gus à qui l’on offre un
complément de vie, au frais de la nation et qui font des stages réguliers dans des
structures spécialisées. A chaque séance l’on offre à ces gens là de somptueux
petit déjeuner ou des collations, à satisfaire un gastronome. Je pense qu’un
tel scandale prendra fin très rapidement ! Maintenant, c’est l’esprit
tranquille qu’en début d’après midi je reprendrai la route bordée d’avantages,
plus scandaleux les uns que les autres, qui m’amènera à mon centre de dialyse ou
quatre heures de plaisirs intenses m’attendent.
Quatre heures ou je vais avoir le
temps de rêver, à cette république généreuse, que vous nous aviez promise et
que j’ai encore beaucoup de mal à voir poindre, à moins que mon esprit de
malade ne m’empêche de voir une réalité tout simplement belle ?
Tout de même, je pressens que les
capacités, pourtant importantes du petit peuple de France à rêver, ne tarderons
pas à se révéler épuisées. Alors le désenchantement pourrait se révéler
ravageur Cela ne me réjouirait pas beaucoup, moi qui n’appartient pas à
la gauche d’appareil et qui suis un incorrigible rêveur…
Nul n’est sur de son avenir. Moi je
partirais sans regrets, surtout, si je
pouvais vivre, in extrémis, une tranche de politique normale porteuse d’avenir ?