vendredi 16 août 2013

Encore des propos d'aoutien!





En ce moment j’ai un peu plus de mal à supporter la vie de reclus que m’impose mon handicap. Une situation  qu’aggrave aussi l’état lamentable de la voirie de cette ville sympathique où j’ai échoué un peu par hasard bien avant que mon corps ne me refuse les services les plus basiques !
Aujourd’hui mon Quercy natal me manque comme la petite maison de mes grands parents maternels dans cette vallée ou la rivière Lot a creusé son lit en  laissant apparaître de magnifiques falaises.
 A la fin de cette journée qui pour moi n’a pas été particulièrement joyeuse, subitement il me revient en mémoire, l’histoire d’une chèvre finissant sa vie attachée à un piquet.
 Cette très belle chèvre qui portait le doux nom de Louison était connue de tous les habitants du village car elle alimentait souvent les conversations. En réalité,  elle préférait les légumes du potager contigu à l’herbe pourtant bien verte et d’excellente qualité de l’enclos qui lui était assigné. Il ne se passait, donc, pas beaucoup de temps entre ses incursions répétitives dans le potager voisin, en dépit de la vigilance de son propriétaire, l’Armand qui surveillait la clôture régulièrement. Mais la Louison qui était astucieuse, trouvait toujours le point faible de cette sorte de barricade.
 Un esprit tortueux aurait facilement pu croire qu’elle prenait du plaisir à envenimer les relations entre le voisin et son gentil propriétaire, qui après chacun de ses raids devait s’aplatir pour sauver des relations compliquées.
Excédé de voir ternir sa réputation en raison du comportement de sa chèvre, un peu folle, il se décida à employer les grands moyens. Un matin il s’arma d’un pieu et d’une masse et planta le pieu sous un arbre, y attacha une corde solide, vérifia que Louison pouvait, durant la journée, trouver assez de nourriture tout en profitant de l’ombre dispensé par ce magnifique cerisier, qui trônait au centre de son enclos. Avant de quitter la Louison, il contrôla, une dernière fois, que  la longueur de la corde interdisait bien toute incursion dans le potager du voisin !
 Le premier jour la Louison fit la gueule à l’Armand et mangea peu. Le jour suivant, il allongea  quelque peu la corde. La situation sembla se stabiliser, enfin, jusqu’à cette belle, mais fatale après midi, pleine de notre  soleil si généreux. Armand, qui passait par là, n’en crut pas, tout d’abord ses yeux, mais il dut bien se rendre à l’évidence, la Louison avait sectionné sa corde et gisait, affalée au beau milieu d’un désastre total au milieu du potager du voisin!    
·       Depuis ce triste jour ou la Louison est devenue, une délinquante, je n’ai plus jamais retrouvé de Louison libre mais toujours maintenue au bout d’une sa chaine métallique et dans le  regard j’ai lu à chaque passage : « Tu as vu ce qu’ils ont osé me faire ! » Moi, chaque fois, j’ai crié spontanément: libérez  Louison ! Libérez Louison, mais jusqu’à ce jour je n’ai toujours été  entendu !
·       Alors je compte sur vous tous, pour  crier avec moi  et très fort: Libérez LOUISON !
·       Libérez LOUISON !