samedi 22 mars 2014

Une histoire ordinaire dans un monde indifférent...




J’ai bien cru que je crevais hier, dans le cabanon ou l’on a longtemps stocké les taulards flanqués de deux matons, l’espace jugé trop restreint, on a fini par les délocaliser .Et c’est ainsi que j’ai pu en hériter ,un cadeau du médecin-chef ,qui me sait allergique  à cette formule qui se veut novatrice et tout au plus, troglodyte, mélange de technicité, mise en œuvre dans un cadre inapproprié, qui loin de donner de la valeur à la matière première que l’on y traite prouve bien le peu de cas  que l’on témoigne à ses pauvres gens qui ont atterrit en ce lieu après un parcours, le plus souvent, compliqué.
Hier, après une nuit difficile, j’aborde l’abri anti atomique ou fonctionne la dialyse Monod flanqué d’une équipe de convoyeur sympathiques qui se faufilent dans l’étroit réduit     afin de m’installer, au mieux, en vue d’une séance paisible, ce qui n’est pas si simple mais est réalisé dans la bonne humeur ! Arrive, après une assez longe attente, une fillette habillée en blanc, déjà repérée mais toujours pas identifiée, le contact manque de chaleur, je mets cette froideur sur le compte d’une certaine timidité due à la jeunesse , peut-être que mes difficultés d’élocution n’appellent pas forcément le dialogue ? Ma prise en charge est bâclée, certes proprement  mais en un minimum de temps et beaucoup d’économie de paroles. La première aiguille est douloureuse, la deuxième passe bien, la petite dame mérite la moyenne .Elle me quitte précipitamment en me prévenant qu’elle allait repasser, me laissant saucissonné sur mon lit sans les précieuses télécommandes, dans l’incapacité de lire ou de déguster ma traditionnelle banane…
Pas d’affolement ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans une situation aussi confortable et j’ai jusqu’à maintenant survécu ! Heureusement que l’équipe qui m’a transporté et installé a été précautionneuse  car vu que je n’ai pas la possibilité de bouger, privé de tous moyens d’appeler, ma situation pouvait facilement devenir critique. Cette infirmière, petit format, mais musclée, est effectivement repassée alors  qu’elle réalisait le relevé des heures de débranchement. Je réitérai à nouveau mes demandes, vu que rien ne s’est ensuite passé j’en ai déduis que je n’avais pas été compris et j’ai attendu ! Un certain temps au hasard d’un passage devant ma cahute    d’une infirmière moins fébrile, qui a pris le temps de m’écouter et j’ai fini par récupérer les précieuses télécommandes et alarmes…
Dehors le beau temps régnait c’est pourquoi la climatisation fol-dingue de ma grotte a pulsé un air plus chaud qu’en période froide, moi tout habillé sous ma couverture je passais près du malaise. J’alertais et les bonnes dames qui      me portèrent assistance  et ont bien vue que je respirais péniblement par la bouche  mais cela ne les a pas empêché de me doter d’un masque à oxygène nasal totalement inefficace. A partir de ce moment j’ai hurlé mais mon efficacité fut nulle car je fus trahi par mes cordes vocales … Mais c’est à ce moment là  qu’une certaine Marise me gratifia d’une petite musique qui me comblât de joie : dans sa tirade il était question  que  je refusais que l’on me retira plus de deux Kg   de    liquide, que mes poumons étais  remplis d’eau et que j’en étais le seul responsable !!!Elle a eu la supériorité vocale qu’importe ! Puisque c’est, le médecin-chef qui a fixé le seuil à ne pas dépasser soit 2KG500 et qu’elles sont incapables de gérer un poids sec ! Alors si l’on affecte l’accablement, l’on s’autorise des moments de détentes ou l’on parle des enfants, du mari  et de bien d’autre choses attrayantes encore devant un patient qui n’existe plus !
Comment ne pas crier de rage en constatant que personne ne bouge ! Et même si les hôpitaux connaissent de réelles difficultés, je suis tenté de croire que la vocation sociale connaît, en ce moment un pallier bas…