J’ai bien cru que je crevais hier, dans le cabanon ou l’on a
longtemps stocké les taulards flanqués de deux matons, l’espace jugé trop
restreint, on a fini par les délocaliser .Et c’est ainsi que j’ai pu en hériter
,un cadeau du médecin-chef ,qui me sait allergique à cette formule qui se
veut novatrice et tout au plus, troglodyte, mélange de technicité, mise en
œuvre dans un cadre inapproprié, qui loin de donner de la valeur à la matière
première que l’on y traite prouve bien le peu de cas que l’on témoigne à ses pauvres gens qui ont
atterrit en ce lieu après un parcours, le plus souvent, compliqué.
Hier, après une nuit difficile, j’aborde l’abri anti
atomique ou fonctionne la dialyse Monod flanqué d’une équipe de convoyeur
sympathiques qui se faufilent dans l’étroit réduit afin de m’installer, au mieux, en vue
d’une séance paisible, ce qui n’est pas si simple mais est réalisé dans la
bonne humeur ! Arrive, après une assez longe attente, une fillette
habillée en blanc, déjà repérée mais toujours pas identifiée, le contact manque
de chaleur, je mets cette froideur sur le compte d’une certaine timidité due à
la jeunesse , peut-être que mes difficultés d’élocution
n’appellent pas forcément le dialogue ? Ma prise en charge est bâclée,
certes proprement mais en un minimum de
temps et beaucoup d’économie de paroles. La première aiguille est douloureuse,
la deuxième passe bien, la petite dame mérite la moyenne .Elle me quitte précipitamment
en me prévenant qu’elle allait repasser, me laissant saucissonné sur mon lit
sans les précieuses télécommandes, dans l’incapacité de lire ou de déguster ma traditionnelle
banane…
Pas d’affolement ce n’est pas la première fois que je me
retrouve dans une situation aussi confortable et j’ai jusqu’à maintenant survécu !
Heureusement que l’équipe qui m’a transporté et installé a été précautionneuse car vu que je n’ai pas la possibilité de bouger,
privé de tous moyens d’appeler, ma situation pouvait facilement devenir
critique. Cette infirmière, petit format, mais musclée, est effectivement
repassée alors qu’elle réalisait le
relevé des heures de débranchement. Je réitérai à nouveau mes demandes, vu que
rien ne s’est ensuite passé j’en ai déduis que je n’avais pas été compris et
j’ai attendu ! Un certain temps au hasard d’un passage devant ma
cahute d’une infirmière moins fébrile,
qui a pris le temps de m’écouter et j’ai fini par récupérer les précieuses télécommandes
et alarmes…
Dehors le beau temps régnait c’est pourquoi la climatisation fol-dingue de ma grotte a pulsé un air plus chaud qu’en période froide, moi tout
habillé sous ma couverture je passais près du malaise. J’alertais et les bonnes
dames qui me portèrent assistance et ont bien vue que je respirais péniblement
par la bouche mais cela ne les a pas empêché
de me doter d’un masque à oxygène nasal totalement inefficace. A partir de ce
moment j’ai hurlé mais mon efficacité fut nulle car je fus trahi par mes cordes
vocales … Mais c’est à ce moment là
qu’une certaine Marise me gratifia d’une petite musique qui me comblât
de joie : dans sa tirade il
était question que je refusais que l’on me retira plus de deux
Kg de
liquide, que mes poumons étais
remplis d’eau et que j’en étais le seul responsable !!!Elle a eu la
supériorité vocale qu’importe ! Puisque c’est, le médecin-chef qui a fixé
le seuil à ne pas dépasser soit 2KG500 et qu’elles sont incapables de gérer un poids
sec ! Alors si l’on affecte l’accablement, l’on s’autorise des moments de
détentes ou l’on parle des enfants, du mari
et de bien d’autre choses attrayantes encore devant un patient qui n’existe
plus !
Comment ne pas crier de rage en constatant que personne ne
bouge ! Et même si les hôpitaux connaissent de réelles difficultés, je
suis tenté de croire que la vocation sociale connaît, en ce moment un pallier
bas…