samedi 31 mai 2014

Retour sur les chemins de notre si authentique Quercy...




Vendredi, jour avec dialyse, pour moi, au Centre Hospitalier Jacques Monod. Les ambulanciers sont, un peu en avance, mais c’est une équipe sympathique qui me prend en charge, ils connaissent bien la maison, je suis embarqué sans problème et tout ce passe dans la bonne humeur, en route vers ce centre installé dans une sorte de blockhaus sans fenêtre. Le personnel est jeune mais attentionné, ce qui atténue, sans les supprimer, un certain nombre d’inconvénients. Nous, les patients sommes la matière première pour toutes sortes de blouses blanches, justificatifs de leur gagne pain pour tout ce monde hospitalier qui  est bien léger parfois !
A l’arrivée, pesée avec mon brancard par les ambulanciers qui me roulent dans le sanctuaire, en recherchant la place qui m’a été attribué afin de pouvoir m’installer dans mon lit. Un frisson parcours le bas de mon dos, déjà rongé par la gratouille, vais-je être placé au fond de la grotte ce qui me procurerait un vrai malaise. Mais, apparemment, c’est mon jour de chance, mon lit est placé tout près de l’entrée et comble du confort il est équipé d’une potence. Et, preuve complémentaire, que c’est bien mon jour de chance, l’infirmière qui me prend en charge est l’une des plus compétentes du service. C’est une vieille connaissance, je l’ai connu à l’ancienne dialyse et elle est toujours à la fleur de l’âge, elle sait intervenir quand le stress se pointe, elle sait aussi distribuer de la chaleur humaine à bon escient. C’est, incontestablement mon jour de chance et je me détends un peu. Toutefois, comme je fréquente ce service depuis longtemps, je sais que la pioche n’est pas toujours bonne et rien n’étant acquis, je peux connaître encore dans ce lieu des expériences pas tout à fait positives, même peut-être, de vrais jours sombres ! Rien n’est parfait, la preuve aujourd’hui jour de chance, j’ai eu droit à la télévision mais en étant privé de sons.
je choisis, alors, les bras de Morphée, mais je suis en face d’un plafonnier qui m’aveugle, preuve supplémentaire que ce local à bien été conçu par des nuls !
Je ne suis plus là et tout à coup je me retrouve devant le passage à niveau qui jouxte une parcelle qui contient le trésor de ma grand-mère : ses pruniers ! Mais je me rends compte soudain que la cloche annonce le passage d’un train qui déboule à grands fracas. Le monstre d’acier s’arrête devant moi et la vapeur qui m’entoure trouble ma vision quand soudain la voix de mon père me rassure, « Monte vite car je n’ai pas le droit de m’arrêter là » le monstre n’est pas facile à escalader par des jambes encore courtes, mon père me tend la main et je prends pieds sur le mastodonte pour la première fois. Je retrouve mon héros la caquette visée sur sa tête la visière en arrière, des lunettes de pilote par-dessus. Son compagnon en profite pour projeter quelques pelletées de charbon sur les flammes de l’enfer. « Tu vois là c’est la commande du sifflet que tu actionneras à notre entrée en gare ». La bête cracha de la vapeur et le convoi s’ébranla dans un bruit de tonnerre .La gare était presque là lorsque mon père  me cria « Maintenant » et j’actionnais le sifflet vigoureusement …J’étais heureux, mon père aussi ! C’était un baptême réussi ! Je me souviens de tout, comme çà s’était passé hier, mais ne me demandez pas la date de cet événement et quel âge pouvais-bien avoir. Je me souviens seulement que j’étais en culotte courte et que j’effectuais un court séjour à Saint Martin Labouval chez mes grands parents maternel, un petit village de la vallée du Lot que j’aime tant…Mon baptême ferroviaire à eu lieu il y à bien longtemps sur la ligne du P.O Midi, qui serpentait dans notre vallée de Cahors à Capdenac,  qui à cette époque était une base et même un nœud ferroviaire important ou opérait mon oncle, qui n’était autre que le frère aîné de mon Marcel de père ! Ils furent tous les deux mécaniciens de route durant l’épopée de la vapeur…Que c’est loin tout çà…
La gratouille me réveille et l’écran de mon écrémeuse n’est pas consultable mais mon infirmière me rassure, plus que quelques minutes et je ne serais plus saucissonné comme une chèvre attachée à un piquet et empêtrée dans sa chaîne…Quant au plafonnier aveuglant, lui, l’on ne peut pas l’oublier, il restera comme çà jusqu’à la fin de cette merveilleuse dialyse !