Et je lève maintenant mon verre au roi
de notre vallée : Batistou !
C’était un foutu bonhomme, un
quercynois dominant qui ne manquerait pas de donner quelques conseils
pertinents à notre pauvre petit François
égaré sous les ors de la République, qui est aussi la notre, en moins généreuse.
La IIIème et la IVème qu’il a bien connu lui ont provoquées, moult éructations,
dont certaines n’étaient pas particulièrement élogieuses. Ce républicain
forcené, jusqu’à la moelle, comment aurait-il réagi à la gouvernance de François
II dit « le Normal » mais en réalité, si décevant !
Façon Batistou je vais vous narrer une
partie de notre histoire sur un tronçon de vie chaotique du citoyen lambda pris
dans la tourmente de notre siècle, une
sorte de roman à la sauce quercynoise…avec un lien quelque peu fragile…
Au point de départ de cette nouvelle
histoire notre Batistou est installé dans un fauteuil roulant, bas de gamme offert
par la Sécu de notre si attentionnée république, la Sème pour ceux qui l’aurait
oublié ! C’est pourtant vrai que nous français avons la mémoire courte,
notre histoire en est la garantie…
Le cadre a bien changé et notre Batistou
version Sème est installé dans une maison de pécheur, non loin d’une mer garantie
froide, dans une ancienne capitale de la pèche à la morue, privé de sa mobilité
il égrène des jours ternes occupés par la dialyse, la kinésithérapie et la rêverie,
prisonnier de sa minuscule mais lumineuse datcha. C’est loin d’être le bagne
mais ce n’est pas particulièrement
joyeux, c’est même à certains moments carrément empreint de vrai détresse. Mais généralement tout ce
remet en place pour finalement aux yeux de ceux qui ne me voient plus, un être légèrement
différent surgit.
Épuise je chemine pourtant dans ma tête afin
de ne point perdre l’assistance de mes quelques neurones valides. J’y parviens
encore mais pour combien de temps?
Mais à l’instant ou je livre les
premières lignes, de ce simple récit ou ma vie apparaît en filigranes, je ne
suis pas très assuré de vouloir faire ressurgir un passé bien mort ? On
verra bien ? Mon présent, bien que voué à l’immobilité me procure l’occasion
de pénétrer dans des domaines insoupçonnés jusqu’alors ! C’est le grand
étonnement du moment!