Batistou,
nous avons tous une part de responsabilité dans le désastre ambiant !
Lorsque l’on
est prisonnier de son fauteuil, bas de gamme, qui améliore si peu ma motricité,
ma vie d’aujourd’hui c’est en premier, écouter les bruits du monde que les technologies
nouvelles me livrent en continu, instantanément, jusqu’à l’overdose et la
tentation de tout couper lorsque l’on se rend compte du manque de chaleur de ce
beau système que nous ne maîtrisons pas vraiment. Mon temps libre m’est compté, la dialyse me bloque sur un lit d’hôpital où des
lignes, qui au départ de ma fistule permettent à mon sang d’être épuré par un robot
sophistiqué tandis que mon autre bras est prisonnier du brassard du tensiomètre
ce qui me prive des joies de la lecture sous peine d’insupportables crampes. Le
reste de mon temps est consacré, après l’indispensable kinéthérapie, assis
devant mon ordinateur ce qui ne m’empêche pas de capter les bruits ambiants de
la maison. Ce n’est pas très varié comme quotidien. L’action se passe ,de fait, dans
ma tête, c’est là que ma nouvelle vie se déroule, mais ne croyez surtout pas
que je vis en ressassant mon passé laborieux. Je reste ouvert et j’ai même
progressé dans ma quête des soupirs du monde et de ma compagne. Et je ne peux donc pas ignorer que
l’homme finira par avoir raison de la planète qui l’héberge !
Mais, qui s’en préoccupe vraiment, sûrement pas les politiques qui en parlent
beaucoup mais qui en réalité ont bien d’autres préoccupations plus nutritives.
Reste les insubmersibles écolos qui hélas ne sont pas très différents des
politiques, mais ils ont encore le mode d’emploi des belles formules mais ils
ne manquent pas, surtout d’appétit. Le commun des mortels eux ne se battent que
pour assurer, simplement et le plus souvent durement, leur survie…
…La planète,
qu’elle planète ?
Vivre en
fauteuil roulant ne rend pas, automatiquement, plus ouvert mais ce n’est pas un
enferment total.
C’est vrai qu’en fauteuil roulant l’on voit la vie
autrement !