samedi 28 juin 2014

Ma vie , ce 27 juin...



C’est un Pépé catarrheux que l’on a livré dans la plus petite cellule de la  grotte et sans trop de ménagements.

L’infirmière officiante a proposé son aide aux ambulanciers en panne de planche de transfert. Elle fait partie de cette équipe qui tourne et elle et moi, nous nous sommes peu croisés depuis que je fréquente Monod. Cette professionnelle n’est pas une débutante car en plus de son port altier elle affiche son aisance avec beaucoup de naturel mais le contact ne dégage pas beaucoup de chaleur. Néanmoins, elle se lance dans  un ambrions de conversation exploratoire sur le ton de la confidence et lorsqu’elle a acquis la certitude, que chez moi tout ne se passe pas très bien, la messe est dite. En professionnelle, elle n’a pas tardé à constater mes difficultés d’élocution, consciente de m’avoir livré le minimum syndical, pourquoi faire des efforts disproportionnés, l’échange est clos?

La séance se présente pas très bien, je ne me sens pas bien callé dans ce lit, je pousse un petit cri au moment de l’introduction de la deuxième aiguille, çà vaut la moyenne sans plus !

Dans cet environnement hostile je me sens tout petit et vulnérable, je me concentre afin de gagner, le plus rapidement, les bras de Morphée. Inconsciemment je gagne sur le temps, saucissonné comme une andouille.

J’ai conscience que j’ai mon cul qui flambe, c’est un réveil triomphant, je ne tiendrais pas une heure de plus, j’active la sonnette, un moment après une silhouette s’encadre dans la porte de mon gourbis, à première vue elle n’a pas pu décrypter mon message, alors elle s’est tiré ! Je constate une fois de plus qu’il n’y a rien à attendre de cet environnement indifférent à la souffrance, elles sont blasées, totalement imperméabilisées. Elles ne retrouvent un peu de pétulance que lorsqu’elles échangent en petit groupes sur leurs mômes, leurs chiens, leurs Jules sans tenir compte du patient devenu, tout à coup, transparent !

A dix minutes de la fin de ma séance de torture, nouvelle alerte, cette fois ce sont mes talons qui brûlent, il m’aura fallu trois alertes pour que l’on daigne surélever mes pieds, mais pas question d’en finir là avec cette séance ! Mon officiante réapparaît mais préfère ne pas comprendre, je la crois mûre pour postuler un poste vacant de la pénitencière!